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Qu'est-ce que la déchirure ? La difficulté à répondre à cette question avec précision nous contraint à définir le sens dans lequel ce terme est perçu pour les besoins des articles qui constituent ce volume. Dans notre perspective, il s'agit d'un état, d'une conscience, d'une situation dans laquelle l'individu se trouve en discordance avec lui-même ou avec son environnement. La déchirure construit et prolonge un état de manque, une dysphorie permanente. En ce sens, elle nourrit et fortifie l'angoisse de vivre. Elle est le socle sur lequel repose l'inquiétude de l'homme en hutte aux vicissitudes de la vie. Dans notre univers quotidiennement menacé par la phagocytose de nos identités, nous sommes de plus en plus habités par cette angoisse. Et mieux que toute autre activité humaine, la littérature est le champ d'expression par excellence de ce tiraillement. Elle ouvre la porte à toutes les formes d'expression, notamment celles qui permettent à l'homme d'aujourd'hui de se dire, de se chercher - non pas nécessairement de se trouver - dans un monde qui tend à le reléguer au second plan. Les analyses contenues dans cet ouvrage, d'une part, passent au crible les oeuvres d'auteurs européens (Perec. Tournier, Ferrandi), négro-africains (Yodi Karone, Soyinka, Miano, Hampâté Bâ. Baskouda, Dahirou Yaya, Mabanckou etc.). arabo-africains (Ben Jelloun, Naguih Mahfouz), antillais (Glissant. Chamoiseau) ou de langue française ou anglaise (Coetzee), et d'autre part, les abordent - pour la plupart - dans une perspective comparative qui permet d'établir entre les différentes écritures, de nombreux points de confrontation et de nombreux passages.
Clément Dili Palaï et Daouda Pare enseignent respectivement la littérature négro-africaine et la littérature française à l'université de Ngaoundéré au Cameroun.