L'auteur, Martiniquais d'origine, est licencié ès lettres et diplômé d'études supérieures d'histoire. La Lettre est une dénonciation irréfutable de l'exploitation de l'homme par l'homme, par quelques hommes, responsables de tous les maux qui nous accablent : la haine, le racisme, la drogue, le chômage, la pollution, la faim, la vérole nucléaire, la guerre... car seul le saint fric les intéresse. C'est un cri de douleur et de fraternité blessée devant le sort réservé à nos frères fichés, humiliés, écrasés, avilis, déracinés, torturés, éventrés, crucifiés, brûlés vifs, assassinés par une poignée de requins, cupides et corrompus, fous et sanguinaires, profitant de la lâche résignation, du consentement tacite de la majorité des sociétaires d'un monde en décomposition morale et sociale.
C'est un appel à nous réveiller car nous dormons quand on torture, quand le goulag étend son champ stérile, quand on laisse mourir de faim, quand on tue, nous dormons quand il faudrait crier notre colère, notre indignation, notre détermination à vivre dans la dignité, la joie, la beauté, la solidarité, la générosité, la justice, l'amour et la paix. Hugo disait : la conscience doit rester armée « tant qu'il y aura des opprimés, des exploités, des accablés, des justes qui saignent, des faibles qui pleurent », tant qu'il y aura des bourreaux, des tyrans, des menaces sur la vie, la liberté et la démocratie.