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« J'étais maintenant débarrassé de cette phobie : la caserne d'Hussein Dey où un camion m'aurait amené à partir de Sidi Ferruch et je pouvais m'interroger tranquillement sans qu'une réponse fût urgente. M'interroger pour répondre aussi à Caroline car, dans ce train obscur qui m'éloignait d'elle, je m'avouais que si j'avais fui une main accueillante, c'était pour échapper à : "Ne voulais-je pas ou avais-je peur d'aller en Algérie ?" La véritable réponse n'avait pas grand-chose à voir avec cette question, surtout depuis qu'Antoine Dominguez avait décrit ces massacres horribles dont avaient été victimes et continuaient à l'être les Algériens, femmes et enfants, hommes aussi comme le serait peut-être Ahmed. » Jeune instituteur, David est réformé à trois reprises : il ne partira pas en Algérie. Il s'engagera pour la paix, ici, dans l'Hexagone. Un combat qui les mettra avec Véronique en danger... Entre radiographie sociale et errance sentimentale, le roman de René Bard explore avec subtilité les heures sombres de la guerre d'Algérie à travers le destin d'un couple aussi courageux que fragile, tiraillé par ses démons, ses tentations et le sens du devoir.