Comme son oncle, le capitaine Pierre Desury, Joseph Conan aurait pu mener une carrière de capitaine terre-neuvas jusqu'à l'âge de la retraite. Les... > Lire la suite
Comme son oncle, le capitaine Pierre Desury, Joseph Conan aurait pu mener une carrière de capitaine terre-neuvas jusqu'à l'âge de la retraite. Les événements extérieurs, et peut-être aussi l'absence d'une véritable vocation, en décideront autrement. Nous sommes sous le Second Empire, la grande pêche à Terre-neuve est florissante. Le capitaine Conan, originaire de Saint-Brieuc, vient de quitter un armement local. Il entre au service d'un armateur de Pléneuf, Mathieu Rubin de Rays qui expédie lui aussi pour la grande pêche. Le capitaine décide de reporter sur un carnet toute sa correspondance professionnelle à destination de son armateur mais aussi de collègues et de courtiers. Ce sont ces lettres qui sont transcrites et commentées dans cet ouvrage. Elles nous permettent de suivre, durant deux campagnes, un capitaine dans ses diverses activités de navigation, de pêche et de négoce, lorsqu'il s'agit de vendre la morue à Marseille et de chercher des cargaisons pour le retour en Bretagne. Survient la guerre de Crimée. Le brick Saint-Brieuc doit se reconvertir dans le commerce international. Son capitaine, Joseph Conan, se lance dans la navigation au long cours, cherche de nouveaux frets, se frotte à d'autres catégories de négociants. Un premier voyage à Alexandrie est suivi de deux campagnes à Rio de Janeiro et à Montevideo. Joseph Conan relate cette expérience nouvelle, évoque les arcanes du milieu des affaires dans les ports, les chausse-trapes et les malversations. En 1857, de retour d'Amérique du Sud, Joseph Conan abandonne la navigation. En 1862, il tente de participer à la grande aventure islandaise à Paimpol et s'associe avec un armateur local. C'est sur cette unique campagne de pêche à Islande que s'achève le carnet de Joseph Conan qui se retire définitivement dans sa maison de Saint-Brieuc.