Dans les années cinquante, la 4 CV symbolise en France la mobilité et l'autonomie. Elle consacre la séparation entre le lieu de production, l'usine,... > Lire la suite
Dans les années cinquante, la 4 CV symbolise en France la mobilité et l'autonomie. Elle consacre la séparation entre le lieu de production, l'usine, et le lieu de résidence, le grand ensemble. Cinquante ans plus tard, l'automobile voit son importance accrue, mais elle symbolise plutôt pollution et individualisme. La mobilité, quant à elle, devient une représentation paradoxale, source de progrès économique et social et, simultanément, potentiel de destruction économique social et territorial. Les articles présentés dans cet ouvrage nous amènent à renouveler notre regard à partir de trois paradoxes. Le premier veut que la voiture, loin d'être un instrument de destruction du lien social, peut constituer un levier puissant de sociabilité. Pour le deuxième, la mobilité, atout et ouverture pour les groupes sociaux les plus favorisés, peut se transformer en contrainte et enfermement pour les groupes défavorisés. Pour le troisième enfin, la mobilité la plus courte d'un point à un autre, n'est pas forcément la plus efficace, ni la moins coûteuse pour transporter du fret ou des voyageurs... L'organisation moderne de la mobilité a changé de sens, elle structure de nouveaux territoires, suscite de nouvelles significations. Dans l'espace économique, elle se transforme avec la multiplication des hubs, des containers et des messageries. Dans l'espace social, elle renouvelle son expression à travers, par exemple, la prise en charge des services à la mobilité et d'un nouveau jeu de tensions, d'une part entre mixité et mobilité, d'autre part entre civilités, incivilités et transactions, phénomènes sociaux qui sont au cour de la mutation des territoires urbains.