Les Suzanne

Voici l'histoire toute simple d'une enfant qui ne demande qu'à aimer et être aimée. Sensible à la poésie des choses, maladive et délaissée, au sein d'une famille aigrie par le malheur, elle sait voir, comprendre et parfois juger. Observateur muet, elle note, avec une étonnante lucidité, les défauts, les qualités et les travers de ceux qui l'entourent. Avec son besoin éperdu d'affection, son cour ardent et généreux, plus vulnérable qu'aucune autre, elle doit pourtant lutter.
Lutter contre l'idée de la mort qui la ronge, la méchanceté et même le sadisme d'un être pervers et jaloux. Elle assiste, impuissante et désespérée à l'agonie cruelle et lente d'une jeune tante, la seule qui l'aime vraiment. Et lorsque celle-ci meurt, alors que tout s'écoule autour d'elle, elle n'a pas un geste de révolte, pas une parole d'amertume, car elle comprend enfin que celle qui vient de disparaître, par son exemple, lui a laissé un message : «  Voluntas, fortitudo, oblivio sui ».
Désormais, seule devant la vie, il sera son guide et son soutien. Elle vivra, il lui faudra vivre.