Faut-il rappeler que les 600.000 Français frappés par le S. T. O. (ou toutes autres formes de réquisitions), furent envoyés en Allemagne pour une... > Lire la suite
Faut-il rappeler que les 600.000 Français frappés par le S. T. O. (ou toutes autres formes de réquisitions), furent envoyés en Allemagne pour une soi-disante relève des prisonniers ! Incontestablement, devant les exigences allemandes, cela évita un plus grand malheur à la France et aux Français. En effet, le gauleiter Sauckel, l'instigateur de la réquisition de la main-d'ouvre dans les pays occupés par le Reich, ne devait-il pas envoyer - dans les usines allemandes - les pères de ces jeunes, si ceux-ci réussissaient à se soustraire à la réquisition ! La mobilisation des Français était déjà prévue pour le travail obligatoire dans les usines du Reich. Aujourd'hui, bon nombre de Français se donnent bonne conscience ; mais qui n'a pas participé, directement ou indirectement, consciemment ou pas, au départ des jeunes pour l'Allemagne nazie ? L'administration, la police française, des employeurs... Combien de Français ont réagi aux lois instituant le Service du Travail Obligatoire ? Après tant d'années, cela dérange encore les consciences de ceux qui voudraient oublier ce drame national, oublier les S. T. O. Mais eux n'oublient pas et réclament justice. La France de Vichy a sacrifié sa jeunesse, pour se mettre à l'abri des représailles de l'Occupant. Les classes 1940, 41, 42 - et même 43 - furent les victimes de la Collaboration avec l'Allemagne. Ce livre n'a pas l'ambition de porter un jugement quelconque sur une époque aussi douloureuse et dramatique vécue par le peuple de France. « Les sacrifiés », c'est - avant tout - la biographie d'un S. T. O., une histoire vécue par des milliers de jeunes Français envoyés en territoire ennemi. Puisse ce modeste récit apporter, aux générations futures, un peu de clarté sur ce qui fut un véritable drame national.