Communément, l'usage social veut que l'on utilise les discours de toute sorte - dits ou écrits - comme autant de ponts qui nous renseignent sur ce que,... > Lire la suite
Communément, l'usage social veut que l'on utilise les discours de toute sorte - dits ou écrits - comme autant de ponts qui nous renseignent sur ce que, telle ou telle, la réalité est : en lisant les journaux, on s'enquiert des événements qui font l'actualité, en écoutant un proche, on s'informe sur les derniers péripéties qui ont marqués sa vie. Mais, comme Magritte qui invitait à ne pas confondre représentations picturales et réalité - « Ceci n'est pas une pipe » -, on peut rompre avec cet usage indigène des discours afin de les prendre pour ce qu'ils sont : d'abord et avant tout des productions sociales, miroir des représentations ou « pensées » qu'à un moment donné les individus tentent d'exprimer au moyen des mots. Se dessine alors une opportunité de voir dans les discours le terrain d'accomplissement d'autant de pratiques - inséparablement sociales et conceptuelles - que l'on peut s'employer à décrire. S'appuyant essentiellement sur des entretiens passés auprès de chercheurs et de journalistes et qui visaient à déterminer comment chacun aborde la réalité, la recherche est aussi l'occasion d'aborder des questionnements classiques d'épistémologie, cela surtout pour en évaluer des fondements et/ou implications proprement sociaux : comment comprendre par exemple, d'un point de vue sociologique, la disposition commune à reconnaître ponctuellement quelque chose comme des faits, soit des éléments discursifs qui paraissent si durs et/ou si inhérents aux phénomènes approchés ?