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Fille de l'un des fondateurs du réseau « Défense de la France », Frédérique Grou-Radenez a vécu toute son enfance dans l'imprimerie clandestine de son père. La petite fille de douze ans qu'elle était, lisait plus les feuilles de la Résistance que les journaux collaborationnistes. Aussi, quand le hasard lui fit découvrir, trente ans après, des collections jaunies du « Franciste », de « Je suis Partout », de « Gringoire », ressentit-elle le choc de la découverte. C'est ce même choc qu'éprouvera le lecteur de ces « perles noires » : rencontre saisissante de l'horreur et de la bêtise, le délire verbal des collaborateurs dégage, avec le recul du temps, le plus fou et le plus sombre des humours. Mais les aberrations patiemment choisies par Frédérique Grou-Radenez dans trente journaux de la zone occupée ne résonnent pas seulement comme des répliques de Groucho Marx sur un fond de chambre à gaz : de même que certains romanciers ponctuent leur récit par des extraits de presse particulièrement significatifs, de même ces « perles noires » fournissent - en raison justement de leur aberration - le nécessaire contrepoint aux livres et aux films sur les souffrances, le chagrin et l'héroïsme des Français sous l'occupation.