Le texte des Passes est lié à trois autres, publiés en 1969, sous les titres de "La mission", "La demeure", "La roue" : ils ont en commun des lieux,... > Lire la suite
Le texte des Passes est lié à trois autres, publiés en 1969, sous les titres de "La mission", "La demeure", "La roue" : ils ont en commun des lieux, des personnages, des motifs. Respectant à la fois la logique narrative et le mètre poétique, ce texte essaie de renouveler la forme du poème narratif et s'oppose aux anti-romans qui, brisant la narration, tournent au poème en prose. De ce point de vue, comme les trois autres textes, Les Passes est un anti-anti-roman. Les chapitres au présent, qui développent un voyage de quelques heures, alternent avec des chapitres au passé : événements récents ou lointains. Le personnage surnommé le joueur - ou l'ailier - s'en va jouer la première partie de la saison. N'étant guère qu'un mobile porteur de perspective, il a sans doute, en tant que personnage, moins de poids que Dorine, qui demeure à l'horizon, visée en somme à l'infini. Le football et le cyclisme fournissent les thèmes principaux. D'un côté, ligne droite de la percée, lignes brisées des passes en ciseaux ; de l'autre, cercles des roues et de la piste ; ces thèmes peuvent ainsi se répercuter dans la forme du texte. La narration va droit ou crochète ; la poésie se plaît aux retours de mesures, de mots et d'alliances de mots. Lieux et moments se relaient, se passent la balle.