Au cours des années 80, l'action humanitaire s'érige en secteur d'activités autonome et légitime, distinct des autres secteurs de la société. Le... > Lire la suite
Au cours des années 80, l'action humanitaire s'érige en secteur d'activités autonome et légitime, distinct des autres secteurs de la société. Le développement d'un secteur humanitaire est tout autant dû à la crise du modèle de L'Etat-providence qu'à l'apparition d'un nouveau type d'engagement des individus dans un espace public, devenu désormais universel. En Amérique latine, dans le contexte international de l'après-guerre froide, l'ingérence des ONG françaises, à la suite de l'avènement de régimes " démocratiques ", a évolué d'une situation de semi clandestinité vers une coordination croissante avec les institutions publiques. L'insertion des projets dans le cadre de l'action publique semblait donner une nouvelle forme à l'ingérence humanitaire dont l'intelligibilité appelait la construction d'un cadre théorique inspiré de l'étude des politiques publiques. La problématique de l'ingérence des ONG françaises au Guatemala s'inscrit dans le paradigme de l'interdépendance et de la superposition de deux mondes politiques, l'un étatique, l'autre multicentré, la démarche ne pouvant, en effet, dissocier trois phénomènes : l'interaction entre une ONG et son autorité de tutelle, l'interaction entre une ONG et un gouvernement d'un pays tiers, l'engagement humanitaire comme nouvelle forme de participation politique, caractérisée par l'investissement personnel de l'individu à travers ses compétences professionnelles dans un espace public mondial.
Nathalie AFFRE, 31 ans. Docteur en Science Politique, elle a travaillé de 1994 à 1996 au Centre d'Etudes Mexicaines et centraméricaines (CEMCA) au Guatemala.