Les mauvais Jasnières

« - Dégueulasse, mon vin ? tonna Jacques Langlois. Qui m'a foutu un détective comme toi ? Mon vin n'est pas dégueulasse, non, mais infect ! De la pisse ! De la merde ! Ça me débecte ! Voilà à peu près, gnard, ce que tu m'aurais dit Si tu avais un peu de lettres et d'esprit. A ces mots le colosse à chaudes larmes fond Sa fille, et sa mère, des caresses lui font. Youssef, Louis, et moi, ne sachant où nous mettre Assistions malgré nous à la fonte du maître.
Soudain il repoussa les bras entortillés Des femmes contre lui mollement appuyées Et décrocha du mur - que crois-tu ? Un pétard ? Pas du tout. Son chapeau ? Mais non. Une guitare ! Et de ses doigts terreux plaquant de beaux accords Il tira ce doux chant des larmes de son corps » Hybride, surprenant, adepte des contre-pieds, empruntant à des genres a priori inconciliables (le policier et le poétique), « Les Mauvais Jasnières », sur fond d'enquête touchant à l'empoisonnement d'un vin, embarque son lecteur dans un périple littéraire aux accents exubérants, sinon baroques.
Et J.-M. Sainero de composer ainsi un texte effrontément audacieux, novateur, porté par une écriture et un imaginaire tout exultants.