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« circulation, s. f. (Gram.) se dit en général de tout mouvement périodique ou non, qui ne se fait point en ligne droite... » Encyclopédie, article circulation, octobre 1753. D'une discipline à l'autre, d'un texte à l'autre, les théories (et leurs images) se transforment, empruntant des chemins de traverse parfois surprenants. Les études rassemblées ici s'intéressent aux conditions matérielles de la circulation et de l'évolution des idées, ainsi qu'à la substance religieuse, philosophique, politique, sociale, culturelle de ces idées qui circulent et se métamorphosent au fil des textes. Plutôt que d'influence, les auteurs préférent parler de « réception » : une notion qui invite à penser de manière dynamique le repérage des sources et la circulation textuelle des concepts, afin de mieux saisir la transformation des idées en contexte. Une telle approche, loin de se centrer exclusivement sur le xviiie siècle, illustre plutôt la durée longue d'une chronologie des idées et des manières de penser. Sont ainsi étudiés aussi bien la présentation des acquis de la science récente par Fontenelle que les héritages de Bacon, Descartes, Montaigne, La Mothe Le Vayer, Bernier, Malebranche ou Bayle chez divers auteurs du xviiie siècle. Qu'il s'agisse de la fiction de l'âme du monde ou des figurations de la catastrophe, des différentes acceptions du terme « méchanique » ou de la notion de « lois fondamentales », à chaque fois une hypothèse scientifique sur la structure de la matière ou l'organisation du vivant, une réflexion sur l'exercice du pouvoir ou le devenir des sociétés humaines se transforment en une vision générale du monde et de l'homme, retravaillant au besoin des précédents antiques, qui servent aussi de modèles rhétoriques.