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Les anciennes écritures de l'Égypte, qui de tout temps ont été l'objet d'une vive curiosité, ne figuraient encore dans nos musées que pour une bien faible part à la fin du siècle dernier. Depuis cette époque, de riches collections d'antiquités égyptiennes nous sont venues des rives du Nil ; le Louvre a vu se former un musée nouveau, consacré tout entier à l'Égypte d'autrefois ; et bientôt un obélisque, enlevé aux ruines de Thèbes, se dressant sur une de nos places, va nous montrer l'écriture sacrée des Égyptiens, les hiéroglyphes employés à la décoration de nos monuments publics. Parmi les objets précieux pour la science, dont l'Europe s'est enrichie depuis bon nombre d'années, se trouve une pierre noire portant une triple inscription. Elle est connue sous le nom de pierre de Rosette, parce qu'elle fut trouvée par un ingénieur français dans les environs de la ville de Rosette. Enlevée aux savants qui accompagnaient notre armée d'Égypte, elle figure aujourd'hui dans le musée britannique. Cette pierre offre à sa partie supérieure, qui est fracturée, quatorze lignes d'écriture hiéroglyphique ; au-dessous de cette première inscription il en existe une deuxième beaucoup plus longue, en caractères égyptiens cursifs, appelés caractères vulgaires ou démotiques : enfin, la partie inférieure est occupée par une inscription grecque plus longue encore, au moyen de laquelle nous apprenons que les trois inscriptions ne sont qu'un même décret tracé en caractères et en langages différents...