Et si la République islamique d'Iran, en fait, n'existait plus ? Annoncée depuis plus d'une décennie, la prise du pouvoir par la Légion des Gardiens... > Lire la suite
Et si la République islamique d'Iran, en fait, n'existait plus ? Annoncée depuis plus d'une décennie, la prise du pouvoir par la Légion des Gardiens de la révolution n'aurait-elle pas déjà eu lieu ? Depuis 2016, en effet, un système d'assemblées électives contrôlé par les Gardiens s'est mis en place, parallèlement aux institutions républicaines qu'il tend à vider de leur contenu.
Et pourtant, loin d'une sécularisation du régime, que cette militarisation aurait pu entraîner, rarement en Iran le religieux et le politique auront été aussi intimement liés. Comment l'expliquer, malgré des vagues de contestation populaire, malgré aussi ce que nombre d'anciens de la Légion eux-mêmes dénoncent comme une dérive mafieuse ?
En se bureaucratisant, la Légion des Gardiens, constamment, s'est remobilisée, jusqu'à son passage à la soft war et à la cyberguerre grâce à une génération de hackers aguerris dans la lutte contre l'Occident. Parmi les moteurs de cette remobilisation : un ancrage local et communautaire fort qui, mâtiné d'interactions avec les mosquées, constitue une spécificité de cette milice d'État d'un genre particulier.