C'est alors qu'inexplicablement le soleil s'esquiva pour d'autres cieux, nous laissant seuls remplis d'inquiétude, orphelins dépossédés de nos images.... > Lire la suite
C'est alors qu'inexplicablement le soleil s'esquiva pour d'autres cieux, nous laissant seuls remplis d'inquiétude, orphelins dépossédés de nos images. Je me tournai vers toi et ne vis qu'un tapis de neige sur le sol à l'immatérielle pureté. Le froid grandit en moi. Un paysage d'hiver venait soudain d'envahir ton visage, de briser la courbe de tes lèvres, d'assujettir les boucles de ta chevelure, d'annexer en silence ta jeunesse. C'était l'hiver, un parmi bien d'autres, à une certaine heure, un certain jour. Je sus que rien désormais ne serait pareil pour nos vies mêlées. Cet hiver-là, de janvier ou de février, la ville orgueilleuse tenta de retenir la parcimonieuse clarté de ses réverbères. Longues, furent les nuits. Nous avions soif de vérité et gardions de notre enfance l'ivresse de l'interdit.
Les Essarts de Langrune - Regards d'enfance à Saint-Aubin-sur-Mer, 1926-1940, des années folles à la drôle de guerre est également présent dans les rayons