La compétence linguistique d'un locuteur étranger est certes importante, sa compétence pragmatique l'est également d'autant plus que « si les erreurs... > Lire la suite
La compétence linguistique d'un locuteur étranger est certes importante, sa compétence pragmatique l'est également d'autant plus que « si les erreurs grammaticales servent à révéler une performance défectueuse de l'utilisateur de la langue, les erreurs pragmatiques conduiront plutôt à un jugement de valeur sur sa propre personne. » (Thomas, 1983) Les apprenants chinois de FLE ne cessent d'affronter dans l'apprentissage et la pratique du français des difficultés liées à des faits évidents pour les locuteurs natifs du français mais entièrement invisibles pour eux, ce qui conduit à de nombreuses erreurs pragmatiques.
Les erreurs pragmatiques désignent les expressions qui sont grammaticalement correctes mais qui s'avèrent inadéquates ou inappropriées dans un contexte donné. Cette définition semble écarter des problèmes linguistiques. En fait, une part non négligeable des erreurs pragmatiques que nous avons collectées auprès des apprenants chinois de FLE se rapporte à des éléments linguistiques, qu'ils soient grammaticaux, lexicaux ou sémantiques. À ces erreurs pragmalinguistiques, s'ajoutent les erreurs d'ordre socioculturel liées en général aux actes de langage rituels tels que la salutation, la présentation et l'utilisation des termes d'adresse, et à la gestion des faces susceptible de porter atteinte soit à la face positive, soit à la face négative des interlocuteurs. À part les erreurs pragmatiques de ces deux grandes catégories, il existe des cas chevauchants qui se présentent sous forme d'erreurs pragmalinguistiques mais qui, au fond, sont provoqués par des éléments socioculturels.