Hiver 1941, l'Europe brûle. La guerre est partout. À Paris, les bruits de bottes résonnent sur les Champs-Élysées, mais la plupart des Parisiens se bouchent les oreilles. Sur le malheur, d'autres improvisent le bonheur. Pour les jeunes, l'avenir bute sur la nuit. Alors, ils s'engagent, d'un côté ou de l'autre. Orphelin - son père a été tué en 1940 -, Thierry Delcourt a choisi la Résistance ; avec ses camarades de lycée, il fonde un réseau : LUX, la lumière.
Leur premier geste, lancer un pavé dans la vitrine de la Propagandastaffel qui étale, provocante, slogans, affiches et croix gammées au cour du Quartier Latin. Sur ordre, Thierry et ses amis infiltrent les mouvements collaborationnistes, le P. P. F. de Doriot, le R. N. P. de Déat. Étrange et dangereuse mission qui les plonge, en enfants perdus, chez l'ennemi. Un ennemi que l'on découvre fanatique, mais aussi fascinant, où parfois se sont fourvoyées des âmes nobles, aveuglées.
Mais, soudain, autour de Thierry, tout bascule. Odile, son premier amour, doit fuir vers l'Espagne, elle est juive. Lorette se réfugie en Normandie, Marcel plonge dans la clandestinité, et lui-même est arrêté par la Gestapo. À seize ans, le voilà confronté à la prison, la torture, les convois de la mort et, tout au bout, le sinistre bagne de Buchenwald. Il parvient à s'évader pourtant, et c'est une longue errance à travers l'Allemagne dévastée, avec ses villes en flammes, ses populations hagardes qui s'efforcent de survivre, avec, aussi, cette faune de gens douteux ou pittoresques qu'attirent la combine, l'argent facile, le marché noir.
De cette odyssée, Thierry reviendra physiquement brisé, riche pourtant d'une expérience extraordinaire qui le marquera pour la vie.