Dans le Paris des années 1900, un groupe anarchiste se prépare au « Grand Soir » composé d'ouvriers, de petits artisans, de filles de brasserie,... > Lire la suite
Dans le Paris des années 1900, un groupe anarchiste se prépare au « Grand Soir » composé d'ouvriers, de petits artisans, de filles de brasserie, il participe aux luttes ouvrières de son temps et assiste à la montée des périls en Europe. Peu à peu, tandis que la classe ouvrière s'intègre à la société, le groupe connaît un mouvement inverse : il s'isole, se replie sur lui-même, détruit la vie ou les amours de certains de ses membres, et tente de trouver une issue dans le terrorisme, le banditisme, le voyage, la constitution d'une « communauté » à la campagne. Au détour de leurs luttes et de leurs espoirs, ces enfants perdus de Kropotkine croiseront Jaurès, Clemenceau, Lénine, un certain lieutenant de Gaulle. Au-delà de la description de ce que l'on pourrait appeler l'envers de la Belle Époque, ce roman s'attache aussi à quelques destins singuliers (une jeune serbe en lutte contre l'Autriche, un ancien combattant de la Commune, un juif de Salonique). Le climat et les événements des Enfants de Kropotkine ne sont pas sans relation avec l'après-Mai 1968 (le féminisme, les « groupes en fusion », la tentation terroriste). Quant aux bouleversements que connaissait alors l'Europe de l'Est (la question allemande, les Balkans), ils confèrent à ce livre une actualité imprévue.