Qui sont ces somatisants qui semblent produire une maladie comme argument discursif dans le cadre d'un conflit avec leur environnement ? Comment rendre... > Lire la suite
Qui sont ces somatisants qui semblent produire une maladie comme argument discursif dans le cadre d'un conflit avec leur environnement ? Comment rendre compte de ce fait qu'une lésion corporelle puisse venir attester la parole de l'individu sans être pour autant ni le texte conversionnel de l'hystérique, ni la manifestation mutique des « agirs » hors symbole ? Le cancer de Tristane qui lui ôte la vie quelques jours avant une épreuve longtemps attendue par son père ; celui d'Électre qui stoppe son évolution maligne, sans aucune chimiothérapie, à la mort de sa mère ; les poussées d'eczéma de Florence chaque fois qu'elle rend visite à ses parents ; le psoriasis de Jehane si évidemment porteur du signe de l'horreur de l'histoire familiale et tant d'autres encore ! Somatiser devient parfois la seule façon de faire acte de présence en tant que sujet parlant. Sujet limite, oscillant dans la turbulence de l'éphémère, mais sujet quand même, à n'importe quel prix, fut-il celui, paradoxal, de la mort même.