Ultimatum à la Serbie... Médiation anglaise... Refus de Berlin... Mobilisation russe... Etat de guerre en Allemagne ; puis le samedi 1er août 1914... > Lire la suite
Ultimatum à la Serbie... Médiation anglaise... Refus de Berlin... Mobilisation russe... Etat de guerre en Allemagne ; puis le samedi 1er août 1914 dans l'après-midi la terrible nouvelle a éclaté comme un éclair... Dès le lendemain, des milliers d'hommes pressés de se battre se bousculaient devant les bureaux de recrutement pour s'engager. Ceux qui s'offraient vaillamment au massacre, étaient-ce donc des dupes ? Les trompait-on en leur apprenant, dès l'enfance, que mourir pour la patrie était le sort le plus beau ? Autant de questions qu'on n'ose poser à ces têtes aux orbites creuses. Je voudrais leur crier : "Non, votre sacrifice n'a pas été vain ! Votre vaillance a sauvé non seulement le pays, mais l'univers entier, que l'Allemagne eût écrasé sous son talon de fer; la dernière victoire n'est qu'une fille de la vôtre et les Grands d'à présent restent vos débiteurs". Mais à quoi bon ? On ne console pas les morts avec des discours... Instruits par les événements, nous savons aujourd'hui qu'il faut oublier. Même si le coeur est muet, la raison nous l'ordonne : nous devons barrer d'un trait les années de guerre et celles de l'occupation. Oui, je veux oublier.
Roland Dorgelès : journaliste et réformé, il obtient un passe-droit pour s'engager sur le front. Il en revient avec Les Croix de bois, un des tout premiers romans qui raconteront à ceux de l'arrière le quotidien des tranchées.