Premier livre publié de Georges Perec, Les Choses (1965, prix Renaudot) a d'abord valu à son auteur la réputation, évidemment abusive, de sociologue... > Lire la suite
Premier livre publié de Georges Perec, Les Choses (1965, prix Renaudot) a d'abord valu à son auteur la réputation, évidemment abusive, de sociologue - à moins de préciser qu'il s'agit alors de sociologie du langage : tissé d'imaginaire, le roman entrelace rêves, rêveries et fantasmes - soit autant de discours dont l'économie donne son vrai fil conducteur à un récit où la consommation des marchandises tient en réalité très peu de place. À cette rencontre des convoitises de l'après-guerre, de la critique marxiste de la société de consommation et de l'histoire de la prose réaliste tient sans doute la force esthétique singulière du petit roman de Perec, que sa brièveté semble alors constituer en véritable « miroir de concentration » d'une certaine poétique romanesque.À PROPOS DE L'AUTRICE Christelle Reggiani est professeure de stylistique française à la faculté des lettres de Sorbonne Université. Elle a notamment publié : Rhétoriques de la contrainte. "Georges Perec, l'Oulipo", Saint-Pierre-du-Mont, Éditions InterUniversitaires, 1999 (rééd. Eurédit, 2013) ; "Éloquence du roman. Rhétorique, littérature et politique aux XiXe et XXe siècles", Genève, Droz, 2008 ; "L'Éternel et l'Éphémère. Temporalités dans l'ouvre de Georges Perec", Amsterdam-New York, Rodopi, 2010 ; "Poétiques oulipiennes : la contrainte, le style, l'histoire", Genève, Droz, 2014 ; "Perec et le cinéma", Paris, Nouvelles Éditions Place, 2021. Elle a également dirigé l'édition des Ouvres de Georges Perec dans la « Bibliothèque de la Pléiade » des éditions Gallimard (2017).