Souvenir nostalgique ? Rêve d'avenir que l'on évoque sans trop y croire ? L'unité du mouvement ouvrier reste, aujourd'hui comme il y a cent ans,... > Lire la suite
Souvenir nostalgique ? Rêve d'avenir que l'on évoque sans trop y croire ? L'unité du mouvement ouvrier reste, aujourd'hui comme il y a cent ans, au centre des préoccupations des travailleurs et de ceux qui ont lié leur foi politique au destin de la classe ouvrière. Avec l'unité, tout devient possible : aussi bien les progrès graduels que le succès révolutionnaire. Ou plutôt, les distinctions disparaissent, « révolution » et « réforme » devenant les deux faces d'un même processus. Sans l'unité, au contraire, rien n'est possible, la révolution est remplacée par le révolutionarisme, les réformes elles-mêmes sont irréalisables, la classe ouvrière stagne, la démocratie elle-même peut disparaître. Mais il ne suffit pas de « bêler l'unité ». Il faut en chercher les conditions réelles dans cette deuxième moitié du XXe siècle ; c'est-à-dire celles qui, sans anesthésier le mouvement ouvrier en l'engageant dans la voie des concessions à la bourgeoisie, rendront confiance et goût de la lutte à cette vaste fraction du monde du travail qui a peur de sa propre victoire. Claude Bourdet tente dans ce petit livre de définir ces conditions d'une unité générale et offensive. Il propose la mise sur pied d'une nouvelle forme d'alliance politique englobant notamment les syndicats et l'étude en commun d'un programme et d'un système de garanties réciproques donnant à chaque courant du mouvement ouvrier la certitude qu'il ne sera pas écrasé par les autres ou entraîné contre son gré. Ce livre, qui ne prétend pas présenter de solution radicalement originale, mais espère plutôt faire le point des discussions qui se développent depuis quelques années dans plusieurs courants de la gauche française, vient à une heure où il peut contribuer à féconder le débat déjà engagé au sein des états-majors politiques.