Les indices d'un désarroi des CDI n'ont cessé de s'accumuler dans un contexte où l'ombre portée du chômage et de la précarité s'étend. Ne nous... > Lire la suite
Les indices d'un désarroi des CDI n'ont cessé de s'accumuler dans un contexte où l'ombre portée du chômage et de la précarité s'étend. Ne nous trompons pas cependant de diagnostic devant la souffrance au travail et les mobilisations parfois radicales : les salariés des grandes entreprises jusqu'ici perçues comme protectrices ne sont pas entrés en dissidence.
Aspirés par leur entreprise, ils sont disposés à jouer le jeu, mais critiquent durement les modalités de mise en ouvre des mutations imposées par le management. Pourtant, ces dernières ne forment pas l'enjeu de mobilisations collectives : discontinues et ambivalentes, les luttes se présentent comme « alternatives ».
Réelle, la loyauté des salariés apparaît donc paradoxale car elle n'exclut ni retrait temporaire ni protestation. Mais le rapport au travail s'éprouve dans l'expérience, où c'est la valeur personnelle de chacun qui est en jeu.
Fondamentalement, les CDI d'aujourd'hui sont en quête d'une appropriation positive de la condition qui leur est faite. Or il leur manque les « prises » qui leur permettraient de se forger une nouvelle identité d'eux-mêmes et de constituer des collectifs solidaires.