Une satire intemporelle de portée universelle.
En 1903, un éditeur parisien publie Les Carnets du Roi, une satire anonyme venue de Belgique qui provoque... > Lire la suite
Une satire intemporelle de portée universelle.
En 1903, un éditeur parisien publie Les Carnets du Roi, une satire anonyme venue de Belgique qui provoque immédiatement un gigantesque scandale outre-Quiévrain. Car, derrière le portrait d'un monarque arrogant et cynique, les lecteurs belges croient reconnaître leur roi, Léopold II. Rapidement interdit en Belgique, le livre connaît cependant un vif succès et se vend à prix d'or sous le manteau. Au-delà du pamphlet acéré contre les élites de son pays, le poète et critique littéraire Paul Gérardy propose une lecture subversive d'une société industrielle et coloniale qui pouvait tout aussi bien s'appliquer à la France, à l'Angleterre comme au royaume de Belgique. Aujourd'hui encore, Léopold II reste un personnage controversé de l'histoire belge. Pour preuve, les nombreuses demandes de « décolonisation » de l'espace public des traces de son règne ou à l'inverse celles visant à le réhabiliter.
« Un pamphlet tel celui de Paul Gérardy, pourtant publié il y a plus de cent ans, n'a donc rien perdu de son acuité et de sa force d'impact, ni de son actualité, car il questionne le lecteur sur l'exercice du pouvoir, le cynisme de l'exploitation des richesses, ainsi que le rôle des artistes et des intellectuels dans un monde globalisé. En prenant Léopold II pour cible, il renvoie également le lecteur au rapport complexe, conflictuel et douloureux que nos sociétés postcoloniales entretiennent avec leur passé. » conclut Anne Cornet dans sa préface.
Avec un sens de la mise en scène médiatique digne d'un « buzz » moderne, le poète belge Paul Gerardy signe une charge caustique contre les puissants qui n'a pas pris une ride.