Le paysage intéresse. li nous regarde, ça nous regarde. La manière de le voir nous préoccupe autant que celle de le fabriquer.
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Le paysage intéresse. li nous regarde, ça nous regarde. La manière de le voir nous préoccupe autant que celle de le fabriquer.
Il y a les images de paysages. Toutes les peintures, les photographies, les films, les cartes postales, les plans, les mappemondes, il faut les fixer du regard avec la distance appropriée pour les appréhender. Ces objets, dont certains portent justement le nom de paysage, donnent parfois l'impression que le paysage est une image. Le paysage serait alors une entité fixe et donc aisée à contenir, à soumettre. On pourrait le tenir, pour ainsi dire, d'une main, au bout des yeux. Même si, par jeu, paresse, croyance, commodité ou raison, l'homme préfère manipuler des symboles plutôt que des réalités, le paysage ne peut pourtant pas se réduire ainsi à sa présence dans les images. Le paysage se traverse, on l'habite, on le fabrique sans cesse, avec des projets volontaires, modestes ou ambitieux, avec sa fréquentation, ou encore son abandon. Certains lieux industriels, agricoles, dont l'usage créait la relative stabilité, sont en train de prendre des allures déprimantes pour quelques-uns d'entre nous et réjouissantes pour d'autres ...