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Quelle place pour les marques politiques dans nos sociétés démocratiques occidentales ?Les personnalités politiques sont-elles des marques comme les autres ? Dans quelle mesure est-il riche et fécond de les penser comme telles - c'est-à-dire de façon métaphorique ? La situation est-elle identique en Europe et aux États-Unis ? Est-ce un simple effet de mode ou le reflet d'une dynamique plus profonde ? Comment s'opère l'importation, d'une part des concepts, d'autre part des techniques et des outils propres au marketing commercial, à l'intérieur du champ politique ? Quelles sont les conséquences de cette importation sur les comportements électoraux, les partis et, en fin de compte, sur l'espace démocratique lui-même ? Les idéologies ont-elles encore leur place et leur pertinence dans l'univers des marques politiques ? Autant de questions qui sont au coeur de ce cinquième numéro des Cahiers PROTAGORAS. Dès lors, sur la base de cas concrets et à partir d'un arsenal théorique toujours solidement étayé, les études réunies ici s'attacheront à analyser les évolutions, permanences et tendances fortes de la communication politique et de ses artisans - les « fabricants de messages ». Les stratégies et les méthodes (qu'elles soient nouvelles ou non) de ces derniers feront l'objet de réflexions de fond capables de relever la valeur autant que la logique de la métaphore initiale. On verra alors que les marques politiques peuvent représenter - au moins dans une certaine mesure - un moyen de faire émerger du sens là où celui-ci, de plus en plus, paraît vacant. Découvrez ce nouveau numéro des Cahiers Protagoras sur les marques politiques, leur dynamique et la place qu'elles occupent dans les sociétés démocratiques. EXTRAITLes marques politiques ont ainsi vocation à investir la dimension relationnelle ainsi que l'imaginaire du citoyen-consommateur, ce dernier recherchant moins un projet politique découlant d'une conviction qu'un univers, une expérience le connectant à une communauté de consommateur. C'est ce caractère affectif et émotionnel - comme propriété supplémentaire de la marque politique - qui nous intéresse ici, dans ce qu'elle apporte au réenchantement global du politique par la consommation. De fait, l'émotion, qu'elle soit positive ou négative, déclenche des réactions, conduit les électeurs à sélectionner les informations qu'ils jugent pertinentes et légitimes de leurs choix (Marcus 2002). Le marketing s'intéresse depuis longtemps au caractère affectif des marques (les consommateurs se prononçant, en partie, affectivement sur les marques, en convoquant différents registres : rationnel (en répondant à un argumentaire), émotionnel (en répondant à une séduction). L'émotion doit ici remplir le rôle de médium entre la marque et ses consommateurs. L'objectif est de mobiliser de manière durable.À PROPOS DE L'AUTEURNicolas Baygert et Loïc Nicolas sont tous deux membres du laboratoire d'idées PROTAGORAS rattaché à l'Institut des Hautes Études des Communications Sociales - IHECS (Bruxelles).