« En l'apercevant, je sentis une secousse électrique ; je l'aimai, c'est tout dire. Le vertige me prit et ne me quitta plus. Je n'espérais rien...... > Lire la suite
« En l'apercevant, je sentis une secousse électrique ; je l'aimai, c'est tout dire. Le vertige me prit et ne me quitta plus. Je n'espérais rien... je ne savais rien... mais j'éprouvais au cour une douleur profonde. Je passais des nuits entières à me désoler. (...) Tout le monde, à la maison et dans le voisinage, s'amusait de ce pauvre enfant de douze ans brisé par un amour au-dessus de ses forces. Elle-même qui, la première, avait tout deviné, s'en est fort divertie, j'en suis sûr. »
Ainsi, quarante-cinq ans après cette rencontre, Hector Berlioz évoque-t-il au début de ses Mémoires le coup de foudre qu'il ressentit pour Estelle, la Muse qui lui inspira ses premières compositions et qu'il n'oubliera jamais. La version qu'il donne de cette histoire d'amour fait de lui une victime, un amour dédaigné qui le hantera jusqu'à sa mort. Ce texte propose de faire entendre la voix d'Estelle en adoptant le genre diariste pour mieux pénétrer l'intimité de cette femme, car dans un journal on ne triche pas, on y écrit ses secrets...