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« Bobo » : un néologisme que tout le monde utilise, souvent comme un qualificatif péjoratif (contraction de « bourgeois-bohème ») désignant une partie mal définie de la population. Bizarrement, ce mot a un sens, mais pas de définition. En réalité, il recouvre un groupe social que la sociologie universitaire refuse de déterminer sous prétexte que « bobo » serait une construction journalistique, polysémique et floue. Thomas Legrand et Laure Watrin tentent malgré tout de définir ce mot, et les mots qui y sont attachés, soit parce qu'ils font partie du vocabulaire des bobos, soit parce qu'ils aident à cerner le périmètre de la boboïtude. AMAP, bio, mixité, vinaigre blanc, solidaire, citoyen, contradiction, butternut, vegan, bistronomie, local, glocalisation, jardins partagés, carte scolaire, gentrification, récup'. 100 mots comme autant de détails dont le tout dessine une population à la fois ouverte et autocentrée, parfois exaspérante, mais qui invente ou contribue à promouvoir les rapports sociaux et les modes de vie d'un monde globalisé, hyperconnecté et sous contrainte écologique.
Journaliste, Laure Watrin est directrice de la collection « Les Pintades » (Calmann-Lévy) et de « Out of the box » (Les Arènes). Elle a écrit de nombreux socio-guides.
Thomas Legrand est éditorialiste à la matinale de France Inter.