Entretenir le public de légendes, de contes et de contes de fées, n'est-ce pas une tâche aventureuse, un peu paradoxale? L'Histoire sévère a fait... > Lire la suite
Entretenir le public de légendes, de contes et de contes de fées, n'est-ce pas une tâche aventureuse, un peu paradoxale? L'Histoire sévère a fait s'évanouir les légendes. Et la science a réalisé des merveilles auprès desquelles toute féerie paraît terne ou si, elle aussi, a ses fées, très modernes, celles-ci ignorent le caprice et se soumettent en esclaves à la volonté de l'homme. Pourquoi cependant un peuple laisserait-il disparaître ses traditions? Elles lui appartiennent en propre, elles ont été sa littérature et son histoire, l'élément presque unique de sa vie spirituelle et morale. Elles l'ont consolé, égayé; elles l'ont fait rire ou pleurer, croire, espérer. C'est lui qui les a créées, qui a exprimé dans ses légendes sa manière de concevoir la vie, d'expliquer le mystère de la destinée ; il y a donné libre cours à son rêve, se composant un monde de fiction où il s'enchante, où il oublie, où il veut oublier la dureté des jours... Ces contes sont absurdes, puérils, à tout le moins mensongers ; ces fées n'existent point ! Affirmons avec le sage A. France qu'elles existent, puisque les hommes les ont faites, qu'il n'y a même de réel que ce que l'on imagine. [...] Notre esquisse ne prétend qu'à tracer quelques sentiers, pour le voyageur, dans la forêt luxuriante, à classer les pièces de notre trésor, à nouer une simple gerbe de fleurs choisies. On racontera d'un trait rapide, laissant au lecteur le plaisir de compléter... Il faut toujours laisser quelque chose à deviner au lecteur, ici plus qu'ailleurs, puisque ces légendes sont nées de la collaboration du conteur et de ses auditeurs (extrait de l'Avant-Propos).
Initialement publié en 1920, indisponible depuis la fin des années 1920, en voici une nouvelle édition entièrement recomposée qui ravira certainement tous les amoureux de la Franche-Comté et de ses traditions.
Camille Aymonier (1866-1951), né à Boujailles (Doubs), professeur agrégé, on lui doit de nombreux ouvrages sur l'espéranto, des études sur Montaigne et Ausone ainsi que des ouvrages régionalistes sur la Franche-Comté.