Né à Strasbourg en 1921, sous le signe de la Balance, Jacques Martin découvre très tôt la bande dessinée au travers des grands albums allongés de Buster Brown, par Richard F. Outcault, publiés chez Hachette. C'est au verso de ces pages qu'il fait ses premiers dessins ; la plupart représentant des avions (son père était aviateur) ou des personnages moyenâgeux. Cette passion pour le dessin naît en même temps qu'un goût immodéré pour l'Histoire.
Son enfance chaotique se passe à cultiver ces deux jardins secrets en travaillant sans relâche à la maîtrise des techniques du dessin et à l'apprentissage de sa science de prédilection. Désireux d'entrer aux Beaux-Arts, dans l'optique de faire du dessin un métier, il ne parvient toutefois pas à concrétiser pleinement ce rêve. En effet, sa mère et ses tuteurs officiels l'orientent d'autorité vers les Arts et Métiers, où il reçoit un enseignement purement technique.
Il en reconnaîtra lui-même plus tard l'utilité, contraint qu'il fut de se rompre aux rudiments de la perspective et de la descriptive. Cette première formation n'est sûrement pas étrangère à la rigueur obstinée dont Jacques Martin a fait preuve tout au long de son oeuvre et qui a probablement contribué à en faire l'un des trois principaux représentants de l'école dite « de Bruxelles », les deux autres étant Hergé et Jacobs bien sûr.
La critique a légitimement rapproché le travail de ces trois auteurs qui, en plus de s'être beaucoup fréquentés et d'avoir collaboré en maintes occasions, partagent un idéal artistique fait de réalisme, de probité et de minutie. Une demi génération sépare Jacques Martin de ses prestigieux aînés. Il ne commence à publier qu'à partir de 1946, dans l'hebdomadaire Bravo où il crée, un peu par hasard, Monsieur Barbichou.
Durant les trois années qui suivent, il multiplie les collaborations éphémères avec des publications bruxelloises et wallonnes conjuguant l'art de la bande dessinée et celui de l'illustration. Dans l'impossibilité de faire face à tous ses engagements, il se fait assister pour les décors et la mise en couleur de ses bandes dessinées par un graphiste nommée Leblicq. C'est de cette association que naît le pseudonyme Marleb, obtenu par contraction de Martin et de Leblicq.
Cette collaboration prend fin au bout d'un an, mais Jacques Martin n'en continue pas moins d'utiliser ce patronyme masqué. Jusqu'en 1948, il alterne les séries réalistes avec les séries humoristiques. Le premier récit à suivre, dessiné pour Bravo est Lamar, l'homme invisible qui s'apparente fort à Flash Gordon dont les aventures paraissaient également dans l'hebdomadaire. Dans la foulée, il crée Oeil de Perdrix, nouveau héros dont la première aventure, Le secret du Calumet fut directement publiée en album.
Vers la même époque, il signe encore une autre série humoristique dont la première histoire s'intitule Le Hibou gris et qui est prépubliée simultanément dans deux quotidiens belges. Reprise l'année suivante dans un hebdomadaire (Story), il lui donne une suite, Le Sept de Trèfle qui peut être considéré comme un premier brouillon de ce que sera La Grande Menace. Toujours dans ce même intervalle de temps, paraît La Cité fantastique, une bande dessinée ayant pour thème la guerre.
Dès 1946, Jacques Martin conçoit un projet de journal pour jeunes qu'il baptise Jaky. Malheureusement le numéro un de l'hebdomadaire Tintin est sur le point de sortir, réunissant une impressionnante brochette de grands auteurs. Jaky échoue au fond d'un tiroir. Tout en poursuivant ses collaborations à Bravo et à Story, Jacques Martin pose sa candidature au Journal de Tintin. C'est en 1948, qu'il crée le personnage d'Alix, le proposant aussitôt à Raymond Leblanc, futur directeur du Journal de Tintin.
Alix l'intrépide paraît en feuilleton dans le journal des 7 à 77 ans, à partir du 16 septembre 1948. En 1950, J
Michel Jacquemart, né à Liège en 1957, Master en Biologie, occupe divers postes dans l'enseignement, mène des recherches en toxicogénétique, puis se consacre à la communication environnementale. Passionné de Bande Dessinée, il met au service de l'industrie un florilège des plus prestigieuses signatures du 9ème Art.
Pour la Commission européenne, il conçoit l'album de BD Moi, raciste?! (1998), réalisé par Sergio Salma, sur le thème de la lutte contre toutes les discriminations. Il assista occasionellement son ami André Taymans, notamment pour le synopsis de Contrat 48-A (une aventure de Caroline Baldwin, éd. Casterman, 1998) et sur le dessin des Filles d'Aphrodite (scénario de Corine Jamar, éd. Glénat, 1999) ; avec un troisième collaborateur, Stéphan Caluwaerts, ils lancent la collection À Propos (éd.
Nautilus, 2000), petits livres d'entretiens et d'analyses sur des séries de BD. Il interviewe certains des auteurs qu'il admire le plus, en particulier Jacques Martin, qui lui confiera la mission de rendre à la série Lefranc son lustre d'antant, en lui restituant son ancrage dans les années '50. Il compose alors, sur fond de guerre froide, un vaste cycle d'aventures, dont les premiers épisodes seront dessinés par André Taymans (Le Maître de l'Atome - éd.
Casterman, 2006), Régric (Noël Noir - 2009) et Alain Maury (Les Enfants du Bunker - 2010).
Né en 1958, Alain Maury s'oriente très tôt vers la bande dessinée. Après avoir publié quelques planches dans Spirou au début des années 80, il collabore à l'éphémère bimestriel Jouez avec Quick et Flupke édité par Casterman. Dès lors, il se partage entre illustrations, travaux graphiques, créations publicitaires et bandes dessinées.
En 1988, il entre au studio Peyo. Il y restera 12 ans durant lesquels il signera entre autres cinq albums des Schtroumpfs et quatre de Johan et Pirlouit. Au début des années 2000, sur des scénarios de Thierry Robberecht , Alain Maury crée Beluga, deux albums sont publiés chez Casterman. Avec le même scénariste, toujours chez le même éditeur, vient ensuite Le Contact, un one-shot dans la collection Ligne Rouge.