Mathias, effectivement, est moins un voyeur qu'un « écouteur ». Il prête l'oreille aux coups de sirène, au ressac de l'océan, aux gémissements... > Lire la suite
Mathias, effectivement, est moins un voyeur qu'un « écouteur ». Il prête l'oreille aux coups de sirène, au ressac de l'océan, aux gémissements des femmes, aux histoires que content les marins et les journaux... A la voix, aussi, qui lui rappelle son enfance : « On lui avait souvent raconté » les ficelles, la troisième armoire, le dessin d'une mouette, que sais-je ? Mais pour s'en rendre compte, il faut mettre Le Voyeur à l'écoute, il faut tendre sa connivence vers ce qui se murmure ou se dit parfois dans un silence bruyant, et que le récit torturé de Robbe-Grillet prend plaisir à rendre imperceptible. Surtout, au cour de ce qu'on entend à travers le bruit et le silence, il y a une scène centrale, cruciale, que l'on ne voit jamais. Et qui rend tout le reste à la fois audible et visible, peut-être...