C'est sur le double problème du voyage et de la mort, que s'est penché le poète. Mais ce grand voyageur n'a jamais rencontré les joies du dépaysement.... > Lire la suite
C'est sur le double problème du voyage et de la mort, que s'est penché le poète. Mais ce grand voyageur n'a jamais rencontré les joies du dépaysement. Il a pu, toutefois, disposer « d'une certaine marge de désespoir », dans le décalage des paysages, et sa mémoire s'est enrichie. Dans « la forêt de la réalité », voici d'étonnants types d'humanité. Partout, la femme règne sur l'instant, l'enfant répète l'illusion. La mère est morte. Le poète sent rôder un légendaire celte ou africain. Il a le regret d'avoir perdu la foi. Il essaie de recevoir la parole du griot. Il rêve de métamorphoses (« Je sais qui je voudrais être »), au-delà du « mensonge des signes ». Mais la passion du poète est de fréquenter avec humilité les mots, de les investir inlassablement, dans l'espoir de faire naître « un langage imprévu ».