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Les élections législatives du printemps 1997 ont été les plus surprenantes de la Cinquième République. Surprise d'un calendrier précipité qui a pris de court électeurs, observateurs et classe politique. Surprise d'un usage très tactique de la dissolution qui a souffert de ne jamais pouvoir s'affirmer comme tel. Surprise d'une campagne brève mais confuse, qui n'a jamais su trouver des axes forts autour desquels organiser le débat public. Surprise de citoyens peu intéressés par la campagne et ayant en tête des préoccupations (protection sociale, inégalités, éducation, chômage) assez éloignées des auspices sous lesquels l'exécutif sortant avait engagé le « fer électoral » (construction de l'Europe, modernisation de l'économie). Surprise enfin des résultats : une gauche plurielle allant des communistes aux Verts renaît autour d'un Parti socialiste remis discrètement en ordre de bataille par Lionel Jospin ; une droite classique passe du succès sans précédent de 1993 à un déclin électoral lui-même sans précédent sous la Cinquième République. Laminée au centre par un PS porteur de la « demande sociale » des Français et à droite par un FN réceptacle de tous les malaises politiques et sociaux de la société française, la droite classique, comme l'avait été la gauche dans les années soixante, est aujourd'hui confrontée au problème de sa reconstruction.