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« Je pense que ceux qui clament, à tort, que les États-Unis sont faibles, et les Soviétiques assez forts pour nous surpasser, ne jouent pas seulement contre la vérité, ils jouent contre notre sécurité. » Dans cette déclaration de l'ancien secrétaire d'État américain à la Défense, M. Harold Brown, en 1980, les derniers mots sont sans doute les plus importants. Et les Européens peuvent en effet, aujourd'hui, se demander légitimement qui, des prétendus « pacifistes », ou de ceux qui les dénoncent, font en réalité « le jeu des Soviétiques ». C'est à cette question qu'entend répondre dans ce livre l'amiral Antoine Sanguinetti, en montrant comment ceux qui succombent au « vertige de la force » contribuent à affaiblir, en France et en Europe, l'esprit de défense, en surévaluant le rôle de l'arme nucléaire, contrôlée par un très petit nombre de responsables. Plus grave encore, ce « vertige » précipite les risques d'un affrontement nucléaire soviéto-américain sur le sol européen, qui effacerait aussi bien les vies que les libertés démocratiques. Surtout, l'auteur montre, de manière argumentée et accessible au plus large public, à quel point la désinformation entretenue sur ces problèmes, occulte l'existence d'alternatives de défense beaucoup plus efficaces et moins suicidaires. Analysant, notamment, le rôle véritable des Pershing II et des missiles de croisière, l'auteur montre que ces armes pourraient bien être, paradoxalement, l'instrument du fameux « découplage » entre l'Europe et l'Amérique. Il en conclut à l'impérieuse nécessité de construire, aujourd'hui, une véritable défense européenne, permettant de recouvrer notre indépendance à l'égard des États-Unis, étape indispensable - et plus réaliste qu'il n'y paraît - pour opposer à la puissance soviétique une force de dissuasion efficace, et qui n'appelle pas la guerre qu'elle prétend éviter.