Ni les faits ne sont tout à fait ce qu'ils sont, ni le langage ne dit exactement ce qu'il dit. En conséquence l'interprétation est requise pour qui... > Lire la suite
Ni les faits ne sont tout à fait ce qu'ils sont, ni le langage ne dit exactement ce qu'il dit. En conséquence l'interprétation est requise pour qui se soucie de " savoir ". Les sciences humaines n'échappent pas à cette obligation de déterminer la nature, le statut, la fonction et les limites de l'interprétation. Il faut toujours chercher le sens " d'en-dessous ", ce que les Grecs nommaient allegoria. Toute culture est dès lors à concevoir comme l'organisation collective d'une interprétation du monde qui consacre une weltanschauung, et les sciences de l'homme ont à interpréter ces interprétations pour appréhender les ressorts du lien social.
Les enquêtes, leurs comptes rendus et leurs interprétations font la richesse de cet ouvrage. L'interrogation porte sur la nature et la fonction de diverses formes esthétiques et textuelles qui tissent la vie intellectuelle et sociale : l'art, la littérature, le journalisme, la science. Les auteurs s'interrogent sur la signification de pratiques professionnelles et sur les visions du monde qui les structurent en petites communautés : celle des chercheurs dans leur laboratoire, mais aussi celle des sportifs, des forestiers, des maréchaux-ferrants, des pêcheurs de corail, et de petites communautés aux États-Unis.
Les 15 et 16 mai 2003 s'est tenu à Besançon un colloque pluridisciplinaire international De l'interprétation, co-organisé par le LASA-UFC (Laboratoire de Sociologie et Anthropologie de l'Université de Franche Comté) et le Comité de Recherche 14 (Sociologie de la connaissance) de l'AISLF (Association Internationale des Sociologues de Langue Française). Les textes de cet ouvrage procèdent de ces travaux, mais aussi des recherches menées depuis par le LASA-UFC et le CR 14. Un second ouvrage L'interprétation sociologique offre l'autre volet de ces recherches.