Le temps fou

Un nouveau genre littéraire : l'imprécation-souvenir, ou, peut-être, l'incantation-souvenir. Journaliste, l'auteur écrit avec de l'encre d'imprimerie au bout des ongles, le vacarme des rotatives dans la tête et une crispation à l'âme. Pour en finir une bonne fois avec une vieille histoire qui lui tient aux tripes, il devient torrentueux, obscène parfois, désespéré toujours, et poétique souvent. Il mêle tout, ce qu'il exècre et ce qui lui manque.
Ceux qu'il aime et ceux qu'il hait. Dans les couloirs d'un grand quotidien, un Mur de Lamentations avec un mouton de Terre Promise qui broute les mauvaises herbes de la mémoire. Un homme. Il occupe tout le livre, le détraque, le bouscule, l'envahit. Un homme détestable, merveilleux, irremplaçable, irritant, et déjà prisonnier du cocon blanc de la mort. Autour de lui, une farandole : collaborateurs, amis, ennemis, maîtresses et, surtout, un grand amour : le public, les lecteurs, les autres.
Si vous prenez cela pour un roman à clef, c'est que vous vous trompez d'adresse. Et celle de l'auteur, c'est de ne chercher à en avoir aucune. Il va, vient, se perd, se retrouve, s'égare à nouveau. Et son premier roman débouche sur un univers onirique, au rythme d'un « Temps fou ».