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Si l'espace s'est trouvé au centre des préoccupations des analystes, au cours de cette dernière décennie, le temps, lui, fait encore figure de parent pauvre. Le présent essai constitue, à cette heure, la première tentative pour élaborer une temporalité propre à l'expérience analytique. Pris entre l'a-temporalité de l'inconscient - qualification issue des effets, à la fois ponctuels et indéfinis, de ce dernier, dans la relation intersubjective propre à la cure - et la durée factuelle des séances, elle-même sujette à controverses, l'analysé et son analyste vivent de concert un temps particulier, un temps secondaire, qui régit leurs rapports de manière originale. Son instauration ouvre la voie à une dialectique de l'image, et du souvenir-écran. Son dénouement permet de parler de fin d'analyse, sans avoir recours à de vaines formules (le Je advient, la gratitude, l'auto-analyse), qui masquaient jusqu'à présent une faille dans la conceptualisation.