« J'invoque la muse familière, la citadine, la vivante, pour qu'elle m'aide à chanter les bons chiens, les pauvres chiens, les chiens crottés, ceux-là... > Lire la suite
« J'invoque la muse familière, la citadine, la vivante, pour qu'elle m'aide à chanter les bons chiens, les pauvres chiens, les chiens crottés, ceux-là que chacun écarte, comme pestiférés et pouilleux, excepté le pauvre dont ils sont les associés, et le poète qui les regarde d'un oil fraternel », écrit Baudelaire. La métaphore évoque le petit peuple des Poèmes en prose : veuves esseulées dans les parcs, mystérieuse recluse aperçue à la fenêtre d'une mansarde, mendiants glorieux ou misérables. Donnant à voir les turpitudes urbaines et sociales de la capitale au XIXe siècle, Le Spleen de Paris complète la galerie des « Tableaux parisiens » réunis dans Les Fleurs du mal. Et le poète, tantôt dandy indifférent, tantôt flâneur fraternel, de saisir dans le spectacle ordinaire de la rue les mille et uns reflets de la modernité de son époque.