Frédérique Moret pose le problème de la parole poétique dans son essence, qui contient à la fois le silence et le cri. Il n'y a pas de vraie poésie... > Lire la suite
Frédérique Moret pose le problème de la parole poétique dans son essence, qui contient à la fois le silence et le cri. Il n'y a pas de vraie poésie sans ce silence incarné, d'où les mots sont tirés et qui les fait secrètement vibrer. Il n'y a pas de communication sans ce cri, cri de l'âme, cri viscéral, pour exprimer « la blessure de vivre ». C'est ainsi que silence et cri sont présents, assumés et associés dans la plus dense expression d'un Hölderlin ou d'un Arthaud. À l'instar de ces très grands de la poésie, Frédérique Moret possède une terrible faim d'absolu. Ses poèmes ne sont pas des constructions littéraires, mais des éclats d'existence, avec de soudains apaisements. Apaisement dû - pour l'essentiel - à cette « terre aimée » - la forêt, l'Ardenne - auxquelles Frédérique Moret s'identifie quasi charnellement. Silence et cri ont alors trouvé leur solution, tandis que le « corps quotidien » oublie ses épreuves : "Seule l'âme se souvient. Il lui reste une gravité."