Comment savons-nous distinguer le bien du mal, reconnaître que telle action est bonne, ou telle règle injuste ? Comme l'écrit Adam Smith, Selon certains,... > Lire la suite
Comment savons-nous distinguer le bien du mal, reconnaître que telle action est bonne, ou telle règle injuste ? Comme l'écrit Adam Smith, Selon certains, le principe de l'approbation est fondé sur un sentiment d'une nature originale, sur une faculté de perception particulière que l'esprit exerce au spectacle de certaines actions ou dispositions... Ils lui donnent un nom particulier et l'appellent sens moral. L'histoire moderne du sens moral, anglaise et surtout écossaise, commence par un dilemme. L'obligation suppose une règle extérieure à la conscience qui est obligée. Comment juger, si nous ne disposons pas d'une règle de justice ? Mais les partisans du sens moral objectent : comment reconnaître et nous assurer que cette règle est bien juste, si nous n'avons pas d'abord la capacité de discerner ce qui est juste, indépendamment de l'obéissance à cette règle ? De deux choses l'une : soit nous sommes d'emblée, et comme naturellement, sensibles aux qualité morales, soit la moralité se réduit à la conformité à un univers de conventions. Cette notion est-elle autre chose qu'une chimère de moralistes ? Son étude permet de reconstituer une histoire de la philosophie morale et des polémiques qui l'animent au XVIIIe siècle - depuis Cudworth et Locke, en passant par Shaftesbury, Bayle, Hutcheson, Hume et Smith, jusqu'à Kant et Bentham.