Karl Popper est né à Vienne en 1902. Émigré en Nouvelle-Zélande en 1937, il se fixe dès 1945 à Londres, où il devient Professeur à la London... > Lire la suite
Karl Popper est né à Vienne en 1902. Émigré en Nouvelle-Zélande en 1937, il se fixe dès 1945 à Londres, où il devient Professeur à la London School of Economics jusqu'en 1969. Il est mort le 17 septembre 1994. Popper est, à n'en pas douter, l'un des philosophes des sciences les plus importants du XXe siècle. Son critère de scientificité (la « falsifiabilité ») fait partie des idées méthodologiques les plus discutées des soixante dernières années. Sa tentative de solution du problème de l'induction, son épistémologie « sans sujet connaissant », sa conception « darwinienne » du progrès des connaissances par essais et erreurs et sa théorie de l'objectivité des connaissances n'en sont pas moins originales. L'approche poppérienne de la rationalité se caractérise par son insistance sur le rôle des problèmes, de l'audace théorique, de la critique et de la discussion argumentée ; elle se démarque de la tradition philosophique classique en se refusant à tout projet de fondation ou de justification de la connaissance, sans pour autant tomber dans le scepticisme quant au progrès ni dans le relativisme.
Le présent ouvrage a pour seule ambition d'accompagner le lecteur dans sa découverte des textes de Popper. Il vise à montrer que l'auteur de Conjectures et réfutations s'adresse à des problèmes philosophiques « classiques », que nulle théorie de la connaissance ne saurait ignorer : le statut de la métaphysique, l'induction, la rationalité, le déterminisme. Sa première partie est une édition revue et corrigée de Karl Popper : une épistémologie laïque ?, paru aux PENS en 1978. Sa seconde partie réunit des articles consacrés pour la plupart à des confrontations entre la pensée de Popper et celles d'autres auteurs, tels Pierre Duhem, Rudolf Carnap et Herbert Simon, ou, de manière plus inattendue, René Girard et Spinoza. Les incursions de Popper dans le domaine des sciences sociales sont explorées, et une ouverture est opérée sur la théorie de la « société ouverte », caractérisation poppérienne de la « modernité ».