Quarante ans révolus après ses débuts, l'expérience libérale engagée dans les années 1980 demeure une énigme. Le débat qui l'entoure, limité... > Lire la suite
Quarante ans révolus après ses débuts, l'expérience libérale engagée dans les années 1980 demeure une énigme. Le débat qui l'entoure, limité à ses partisans et ses détracteurs, méconnaît la genèse et la nature de cette expérience. Ils sont d'accord, en fait, pour y voir un retour aux sources du capitalisme, célébré par les uns et combattu par les autres. Or, c'est au contraire un capitalisme très différent de son modèle originel qui s'est inventé à cette occasion, montre Jean-Luc Gréau.
Il s'appuie sur une double mainmise des financiers et des juges sur les entreprises et les États, dont les pouvoirs économique, financier et législatif ont été réduits à la portion congrue. Mondialisation et financiarisation vont ainsi de pair. La création de valeur pour l'actionnaire se révèle, à l'usage, comme la raison d'être de la mondialisation.
Un nouveau système financier a vu le jour dans ce cycle qui justifie de parler d'une révolution bancaire. Elle s'est traduite par la déresponsabilisation des banques commerciales et la privatisation des banques centrales.
Cet engrenage est une menace fatale tant pour les peuples et les États que pour l'écosystème. Leur sauvegarde réclame un changement de cap radical, plaide Jean-Luc Gréau pour finir. Il en indique les pistes.