S'il est vrai que, comme l'a écrit Witold Gombrowicz, la culture telle qu'elle est conçue dans nos sociétés nie la jeunesse, c'est contre ce mouvement... > Lire la suite
S'il est vrai que, comme l'a écrit Witold Gombrowicz, la culture telle qu'elle est conçue dans nos sociétés nie la jeunesse, c'est contre ce mouvement naturel vers la maturité et la puissance que s'insurgent les protagonistes de ce livre. Mais l'auteur du « Schooner » n'a pas voulu écrire un roman symbolique. Dans cette province aux limites imprécises que les adultes ont désertée - emportés par les épidémies, l'exil, l'enrôlement forcé -, auprès d'un fleuve qui enserre dans sa courbe des domaines abandonnés et que sillonnent, sous le commandement de Perez, le schooner et son équipage, John et Suzan, Ylia, le narrateur et leurs camarades s'adonnent à une geste amoureuse et guerrière apparemment désordonnée, mais qui n'est rien d'autre qu'un rituel d'exorcisme de la peur. C'est ce rituel que cherche à restituer le récit qui se voudrait à la fois calme lecture et agression violente.