En quoi la présence et la valorisation du savoir au sein d'une société influent-elles sur ses capacités à l'invention politique ? Le présent ouvrage... > Lire la suite
En quoi la présence et la valorisation du savoir au sein d'une société influent-elles sur ses capacités à l'invention politique ? Le présent ouvrage collectif est une investigation sur la vocation politique du savoir en Grèce ancienne. Il procède en deux temps. D'un côté, il s'agit d'examiner les figures du savoir en Grèce ancienne - artisans, devins, médecins, aèdes, poètes, philosophes, praticiens de l'historia, sophistes, astronomes - du point de vue de leur image publique et de la perception de leur rôle social. De l'autre, il s'agit de se demander si les pratiques collectives qui véhiculaient dans les sociétés de la Grèce ancienne l'expérience de former un corps commun - celle de rire ensemble au théâtre ou celle de faire du tapage dans les assemblées, celle encore de participer à des rites communs ou de délibérer au Conseil - manifestent des formes de savoir ou de représentation du savoir. À la croisée de ces chemins, il apparaît que les figures du savoir ont dû, en Grèce ancienne, leur importance sociale à leur capacité à incarner la promesse d'un service rendu au public et que la forme politique qui s'est épanouie dans certaines cités, dont Athènes, sous le nom de démocratie, est liée à l'idée que le peuple au pouvoir est capable de rassembler le savoir nécessaire à se rendre service à lui-même.