Je chiale en rasant les murs, en contournant les arbres, en butant dans les trottoirs. Jusqu'à ce que mes yeux brûlent et que mes paupières se dessèchent.... > Lire la suite
Je chiale en rasant les murs, en contournant les arbres, en butant dans les trottoirs. Jusqu'à ce que mes yeux brûlent et que mes paupières se dessèchent. Et l'image du violeur ne me quitte plus. Son polo rouge, sa petite gueule de taureau, ses cheveux noirs et drus, ce corps déjà velu, ce corps fait de béton et d'électricité. Je le maudis. Je le maudis aujourd'hui de m'avoir fait vivre ce premier viol, de m'avoir donné cette peur des hommes qui ne me quitte pas. J'allais avoir treize ans. Qu'est-ce que je pouvais devenir ?