Meurtres en série en WallonieUn grand autocollant « interdit de fumer » avait été placé récemment à l'entrée de la salle de crémation. Cela... > Lire la suite
Meurtres en série en WallonieUn grand autocollant « interdit de fumer » avait été placé récemment à l'entrée de la salle de crémation. Cela amusait beaucoup Armand qui mourait d'envie de rajouter au marqueur « sauf pour le décédé, bien entendu ». Ça n'aurait pas été convenable, et le vieux pince-sans-rire s'était abstenu. Armand Braise adorait ces moments de solitude qui précèdent chaque incinération. Il se tenait souvent là, près du défunt, le bras appuyé sur le cercueil.Le sang lié des Ardennes marque le come-back du sérial-writer ardennais. Dans son style « sociologique à l'humour corrosif », David Waucquez envoie son héros Simon Vernes courser un dangereux criminel dans des endroits qu'il affectionne : à travers la ville de Liège, puis dans la cité de La Roche-en-Ardenne. L'auteur pose un regard tour à tour acide et tendre, cruel et drôle sur la condition humaine avec des personnages qu'on croit connaitre, à peine les a-t-on rencontrés. A PROPOS DE L'AUTEUR Né en 1974 à Liège, David Waucquez fait ses études primaires à Angleur, les secondaires à La Roche-en-Ardenne. Comme bon nombre de " luxos ", il revient vers sa ville natale lors de ses études supérieures. Il devient alors professeur de français, s'établit définitivement à Liège et enseigne à Marche-en-Famenne. C'est à 28 ans qu'il publie son premier ouvrage, Ensaignement, que la presse qualifie de " thriller sociologique à l'humour corrosif ". Suite à une double promotion - en tant que Chef d'établissement et en tant que père de famille- il met sa passion pour l'écriture entre parenthèses. Il est actuellement Préfet des études à l'Athénée Royal de Marche-en-Famenne. Amateur de récits policiers, c'est dans l'observation de ses contemporains que l'auteur puise son inspiration. Sa plume incisive et truculente trace les portraits des protagonistes à l'encre acide, ce qui nous offre de subtiles et succulentes caricatures. EXTRAIT Les cailloux crissaient sous les grosses chaussures de maçon. Sous l'action vigoureuse d'un râteau persévérant, ils s'éparpillèrent dans l'allée qui menait au parking destiné aux visiteurs endeuillés. Michel faisait les mêmes gestes depuis des années. Des centaines de passages de tondeuse, des milliers de va-et-vient, avec des outils aussi hétéroclites que le taille-haie ou le fer à souder. Il était cantonnier-fossoyeur depuis quarante ans. Il en avait cinquante-huit. Des collègues sans mansuétude déclaraient derrière son dos qu'il ne devait son poste qu'aux « faveurs » que sa mère avait prodiguées jadis à un échevin communal de la ville de Liège, mais l'homme n'en avait cure. Il récurait les tombes, éliminait les chrysanthèmes défraîchis, c'était son travail, voilà tout. Comme tous les matins, un groupe d'écoliers passa en trombe dans le sentier poussiéreux perpendiculaire à l'allée caillouteuse, au beau milieu du cimetière. Ce raccourci leur permettait de rallier leur école et de railler l'ouvrier au passage.