Pierre Beckouche est Professeur à l'université Paris I, dont il dirige l'URF de Géographie. Ses recherches en géographie économique, urbaine et régionale,... > Lire la suite
Pierre Beckouche est Professeur à l'université Paris I, dont il dirige l'URF de Géographie. Ses recherches en géographie économique, urbaine et régionale, l'ont conduit à collaborer aux travaux de l'OCDE et de la DATAR. Il est membre du conseil scientifique de l'ACI « internationalisation des sciences sociales » du Ministère de la recherche.
Le livre :
Voici un livre - dense, savant et souvent complexe - dont le point de départ pourrait ainsi se résumer : comment l'histoire de l'Europe fera-t-elle pour passer de l'Etat-Nation à un ensemble post-national ? Quels seront - au regard des événements issus de la Révolution française - les pincipes fédérateurs d'un agrégat privé de frontière ? Comment pourra-t-on, enfin, y penser l'altérité - donc l'identité - qui furent les deux levains de l'histoire européenne ?
Pour conduire cette réflexion, Pierre Beckouche - et telle est bien son originalité - mobilise les ressources et les méthodes de l'histoire (François Furet), de l'anthropologie (de Louis Dumont à Jurgen Habermas), de la philosophie (de Marcel Gauchet à Luc Ferry). Il y ajoute celles de la psychanalyse afin de comprendre comment un individu (cet atome de l'Etat-Nation) est constitué par la double pulsion qui le pousse, à la fois, à revendiquer une identité tout en aspirant à une appartenance plus vaste. Or, pour Pierre Beckouche, les Etats sont les individus de l'Europe. Depuis deux siècles, ils ne cessent de conquérir leur autonomie et, comme les individus, ils ne se statisfont pas des conséquences de cette autonomie.
Analysés sous cette lumière, les débats actuels sur la souveraineté ou le fédéralisme, sur « l'Europe des patries » ou « l'Europe post-nationale » prennent un sens nouveau. Jamais, par exemple, on n'aura mieux analysé que dans ce livre la contradiction apparente (et pourtant si caractéristique de l'histoire européenne du dernier demi-siècle) entre l'exacerbation actuelle du fait national (basque, corse, kosovar ou lombard) et l'avancée de la construction européenne.