Le roman de Nina

« [...] Appuyée contre la vitre du train, Marina, dont les beaux traits trahissent l'angoisse de l'inconnu, se laisse aller à toutes sortes de pensées décousues, allant de ses souvenirs d'enfance, lorsqu'elle partait avec ses parents pour rejoindre les bords du lac Majeur, à l'inquiétude quant à ce qu'elle va trouver au bout de ce voyage. Une part d'elle est restée sur le quai de la gare, alors que sa mère, cette femme forte, à l'allure si sévère et qui se laisse rarement aller à montrer ses sentiments, a furtivement écrasé une larme au moment d'embrasser sa fille.
Marina se rappelle alors que cette petite gare fut un des témoins, sinon le premier, de son enfance française, l'endroit où, trente ans plus tôt, elle a débarqué de son Italie natale, dans les bras de cette mère attentive à maintenir le calme entre ses quatre autres enfants, excités mais anxieux à l'aube de cette nouvelle vie... »