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Sensibilisée à ce drame éternel qu'est celui de la solitude, Michèle Saint-Lô, dans « Le Refuge », invite ses lecteurs à suivre pas à pas un jeune homme, Jean, vingt-deux ans, de la mort de sa mère à sa rencontre du véritable amour. Cet itinéraire, ce chemin douloureux, parsemé d'embûches, donne lieu, sous le signe du mal de la jeunesse, à une quête passionnée, l'auteur montrant Jean, de femme en femme, recherchant l'Autre, peut-être pour se trouver lui-même. Lorsque sa mère disparaît, lorsque se brise un cocon de réciproque tendresse, il se sent comme un nouveau-né, ignorant de la vie des êtres. Parce qu'il n'a pas le courage d'assumer la douleur de cette mort, il lui faudra une drogue. Les femmes-oubli en tiendront lieu. À travers les confidences de chacune de ses maîtresses de passage, il découvrira que dès qu'un être se confie, c'est chez lui la tendresse qui est la plus forte. L'apprentissage de la femme sera en quelque sorte son propre apprentissage. Enfin, il pourra assumer sa douleur, et cela, dans une solitude purificatrice. Au bout du chemin, la rencontre d'une jeune fille, Sylviane, apparaîtra comme une sorte de récompense, et naîtront l'intensité, la confiance, la fusion, la joie du premier amour du monde. En choisissant un sujet qui peut paraître scabreux, mais qui est extrêmement révélateur de son art psychologique, Michèle Saint-Lô n'a pas voulu faire l'apologie de « la putain au grand cour » ni de « la femme de mauvaise vie », ni de la femme tout court. L'important est ce que cachent les êtres, et ce qu'ils peuvent donner d'eux-mêmes. D'un livre à l'autre, Michèle Saint-Lô va toujours un peu plus loin dans une étude psychologique qui rejoint les profondeurs du subconscient. C'est un roman vrai qui est proposé aux lecteurs, un roman plein de chaleur et plein d'émotion.